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Environnement. Le terme "agro-écologie" entre dans la langue française

Par JEAN-NOEL BERTRAND, publié le mercredi 9 septembre 2015 15:02 - Mis à jour le mercredi 9 septembre 2015 15:02

Environnement. Le terme "agro-écologie" entre dans la langue française


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[Image]Le terme vise la combinaison « d'une production agricole compétitive avec une exploitation raisonnée des ressources naturelles » | Ouest-France[ http://www.ouest-france.fr/environnement-le-terme-agro-ecologie-entre-dans-la-langue-francaise-3645789#reactions ]


L'agro-écologie, ensemble de pratiques soucieuses de ménager l'environnement, a fait cet été son entrée officielle dans la langue française. De quoi parle-t-on précisément ?

C’est le ministre de l'Agriculture qui va être content. Stéphane Le Foll [ http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/agriculture-ministre-chez-pionnier-lagroecologie-22-06-2014-150596 ]a fait son crédo de ce concept défini comme un « ensemble de pratiques agricoles privilégiant les interactions biologiques et visant à une utilisation optimale des possibilités offertes par les agrosystèmes ».

Un avis au Journal Officiel de la République (JO) précise que l'agro-écologie s'écrit avec un tiret, selon l'orthographe retenue par la Commission d'enrichissement de la langue française.

Avec l’agroforesterie, deux nouveaux mots français issus de l’anglais

Le terme, qui vise la combinaison « d'une production agricole compétitive avec une exploitation raisonnée des ressources naturelles » est issu de l'anglais, agroecology. De même que l'agroforesterie - en un seul mot - dérivé d'agroforestry, qui consiste à associer travail des sols et couvert forestier.

Un avis publié dans le JO du 19 août a installé ces deux termes dans la langue française à quelques mois de la conférence climat, qui se tiendra à Paris à la fin de l'année, et près de trois ans après que M. Le Foll en avait présenté les grands principes en décembre 2012, avant de l'inscrire dans la loi d'avenir agricole, promulguée deux ans plus tard.

Quelles différences avec l’agriculture bio ?
Le terme recouvre une réalité différente de l’agriculture biologique. Cultiver en bio veut dire ne pas utiliser d’intrans, ni de produits phytosanitaires issus de la pétrochimie. Pour autant, bon nombre d’agriculteurs bio travaillent presque comme des agriculteurs conventionnels (cultures de plein champs, en rang, terre dénudée, beaucoup de travail du sol, de mécanisation…), ce qui n’inclue pas forcément une réflexion sur la biodiversité.


[Image]Pierre Rabhi, essayiste, agriculteur et pionnier de l'agro-écologie | Ouest-France

Davantage de paramètres dans la gestion écologique des cultures

L’agro-écologie veut aller plus loin. L’essayiste Pierre Rabhi ([ http://www.ouest-france.fr/le-projet-pierre-rabhi-commence-prendre-effet-des-aujourdhui-3380629 ]lire ici le projet mené en Anjou), agriculteur bio et pionnier de l’agro-écologie, expliquait à [ http://www.consoglobe.com/agroecologie-mieux-que-agriculture-bio-cg/2#0PcCG8JYM7BJTkJb.99 ]Consoglobe : « La pratique agro-écologique a le pouvoir de refertiliser les sols, de lutter contre la désertification, de préserver la biodiversité, d’optimiser l’usage de l’eau. Elle est une alternative peu coûteuse et adaptée aux populations les plus démunies. Par la revalorisation des ressources naturelles et locales, elle libère le paysan de la dépendance aux intrants chimiques, aux transports générateurs de pollutions, et responsable d’une véritable chorégraphie de l’absurde, où des denrées anonymes parcourent chaque jour des milliers de kilomètres plutôt que d’être produites à l’endroit de leur consommation. Enfin, elle permet de produire une alimentation de qualité, garante de bonne santé pour la terre et ses enfants. »